Je ne peux m'empêcher de déjà le regretter. Il aura été un grand président des Etats-Unis, davantage en politique intérieure qu'à l'échelle internationale. Le 44ème président américain a su gérer et juguler la plus grave crise financière mondiale, celle de 2008, depuis 1929. Le chômage est à son plus bas, une prometteuse réindustrialisation produit ses effets, l'Obamacare, malgré ses lacunes, a permis à 20 millions d'Américains d'avoir désormais une protection santé, pour la plupart, les comptes publics sont redressés. Malheureusement, la violence raciale, malgré ou à cause de la couleur de peau du président, il n'en est nullement responsable en tant que personne, s'est exacerbée. La lutte contre le terrorisme intérieur est toujours aussi difficile à mener et nul Etat dans le monde n'est à l'abri de ses dévastations. Les Etats-Unis de Barack Obama n'y ont pas échappé. Je déplore cependant trois sérieux échecs en politique étrangère. Premièrement, son renoncement à s'impliquer fortement et durablement dans le conflit israélo-palestinien, laissant ainsi aux deux parties trop d'espace et de liberté pour louvoyer. Le vote tardif à l'ONU de la semaine dernière, s'il faut le saluer, a tout de même un goût de défaite. Deuxièmement, son refus, à la dernière minute, en 2013, d'intervenir en Syrie aux côtés des forces françaises, qui étaient l'arme au pied et qui avaient le feu vert de François Hollande, pour anéantir l'Etat islamique. A cette époque, il eut été relativement aisé d'éradiquer Daesh avant qu'il ne devienne l'hydre maléfique que l'on connait. Ainsi que l'écrit aujourd'hui Christophe Ayad, dans "Le Monde", "Des erreurs de George W. Bush (son interventionnisme grossier et inapproprié en Afghanistan et surtout en Irak) ont découlé celles de Barack Obama: un usage réticent de la force quand elle aurait été justifiée" ... Troisièmement, face à la politique impériale, violente et dangereuse de Vladimir Poutine, la réaction des Etats-Unis n'a pas été à la hauteur. Le nouveau Tsar de Moscou ne comprend qu'une seule chose: le rapport de force. Bien sûr, il ne s'agit pas de déclarer la guerre à ce grand pays géographiquement, politiquement et militairement. Un nain, tout de même, sur le plan économique. Evidemment qu'il faut continuer à parler avec les Russes, ne pas les provoquer inutilement ou les humilier, mais surtout, surtout, ne jamais baisser la garde et laisser penser au maître du Kremlin qu'il peut sans cesse pousser son avantage, comme en Ossétie du Sud, en Géorgie, en Crimée, dans l'Est de l'Ukraine et en Syrie. Sûr qu'avec Donald Trump, une nouvelle page s'ouvre sur tous ces fronts et qu'elle ne sera sans doute pas glorieuse.
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